Arrivée de Jun'. ((libre))

Sur tout le Japon, il neigeait depuis des semaines entières. Les arbres recouverts de poudreuse, les voitures bloquées, les champs blancs… C’était le paysage qu’on pouvait voir constamment ces derniers temps. Les températures négatives empêchaient la neige de fondre. A la campagne, c’en était devenu invivable. A la ville, cependant, les mesures avaient été prises pour qu’i y ait un minimum de transports qui puissent circuler pour les travailleurs. Bien qu’il était encore au chômage, Junko passait beaucoup de temps dans le RER, allant de cafés en cafés afin d’y passer ses journées au chaud. Le soir, il se rendait dans les boîtes de nuit pour s’amuser un peu. C’était vrai que de chercher du boulot tous les jours, c’était saoulant. Avec son ordinateur portable, dans les journaux… Il cherchait partout. Un jour, il trouva un pensionnat. Tentant sa chance, il envoya une demande pour y enseigner le sport. C’était tout surpris qu’il reçu un courrier lui annonçant que son post commençait fin janvier…

Samedi 26 janvier. Il faisait toujours aussi froid. Jun était vêtu d’un slim noir légèrement délavé, de converses noires et blanches à carreaux, d’un tee-shirt moulant noir sur lequel il était inscrit en bleu très flash avec des paillettes « Just Kiss Me », bien qu’il n’avait aucune envie de se faire embrasser ! Par-dessus ce tee-shirt, il avait une veste, noire également. Autour du cou, il avait sa fidèle écharpe rayée noire et blanche et, accrochés sur le pan de sa veste, quelques badges : l’un en forme d’étoile, l’autre rond avec écrit dessus en gris pâle « Green Day » et un dernier en forme de lèvres. Le seul point commun entre ces trois accessoires, c’était la couleur : histoire d’assortir avec son tee-shirt, il avait choisi quelques uns de ses badges bleus pétant. Il avait également une ceinture à carreaux noirs et blancs. Assis dans le métro, il regardait par la fenêtre, l’air rêveur. A quoi allait bien pouvoir ressembler le pensionnat vers lequel il se dirigeait ? Les élèves allaient-ils être sympa avec lui ? C’était la première fois qu’il allait enseigner et il appréhendait. Quoi de plus normal ? Un an auparavant, lui était encore élève et il se rappelait parfaitement bien de ce qu’il avait fait endurer à ses pauvres professeurs. Maintenant, c’était à lui de subir les conneries des ados. Après tout, il le méritait sûrement vu son comportement au collège ! Mais on lui avait dit que les pensionnaires avaient tous au minimum 13 ans. Peut-être qu’ils avaient un minimum de maturité… Ce qu’il appréhendait surtout, c’était les plus âgés. En général, on accepte difficilement que quelqu’un d’à peu près notre âge nous donne des ordres. Il avait surtout des interrogations par rapport aux filles de 17/18 ans. S’il devait être leur prof de sport, ça allait être difficile !

Soudain, un annonce au haut parleur le fit sortir de ses pensées : « Dernier arrêt, tout le monde descend ». Affolé, il se leva d’un bond et se rua dehors. Voilà ! Il avait loupé son arrêt ! C’était ça de penser et de réfléchir ! Il chercha un moyen de s’y rendre et finalement, trouva un train de dernière minute. Il monta dedans et attendit avec impatience sa station. Lorsqu’il arriva, il descendit et remonta à la surface, dans les rues de la ville. Il jeta un coup d’œil à son portable : 12h43. Mince ! Déjà ? Il commençait à avoir faim ! Oubliant son estomac quelques instants, il avança dans la rue principale presque vide. Le froid faisait fuir les gens ou quoi ? Il suffisait de s’habiller un minimum ! Marchant droit, la tête haute, il s’éloigna du centre-ville. Soudain, il vit un panneau « Ainaka, 4km » Pfff… Ca faisait de la route ! Tant pis, il allait marcher ! De plus, il n’était pas du genre à reculer devant un effort physique à produire, au contraire ! Traînant sa valise de taille moyenne, il sentit son estomac gargouiller de nouveau : il accéléra alors le pas. Sous ses yeux, le paysage blanc défilait. Finalement, il arriva devant les grilles du pensionnat qu’il poussa avant de pénétrer dans l’enceinte d’Ainaka. Il marchait dans l’allée déserte, observant les alentours, se créant ainsi quelques premiers repères. Puis il entra dans le hall. Là, il vit plein de monde. Mais uniquement des adolescents. A croire qu’ils attendaient tous que la neige fonde afin de sortir dehors. Lorsqu’il avait ouvert la porte, il avait vu un groupe de minettes, peu habillées pour les températures extérieures, frissonner à l’air glacial de l’extérieur. C’était de ces jeunes femmes dont il savait qu’il fallait se méfier… Puis il repéra un groupe de garçons d’environ 16/17 ans vers lequel il se dirigea. Arrivant à leur hauteur, il se racla la gorge pour attirer l’attention. C’est alors qu’ils se retournèrent et qu’ils le dévisagèrent. « A tous les coups, pensa Junko, ils vont me prendre pour un ado qui vient dans le pensionnat… » Ravalant ses quelques angoisses, il leur demanda avec un petit sourire :

-Pardon… Savez-vous où faut-il aller lorsqu’on arrive tout juste ?

Il aurait bien aimé rencontrer un collègue professeur pour le guider un peu plus que les élèves mais bon… Il ferait avec ce qu’on lui disait ! [/font]

Samedi 26 janvier. Rien que la date était claire : on était en hiver et, par conséquent, il faisait froid. Il suffisait de jeter un coup d'oeil dehors pour que cette vérité prenne plus de poids : un paysage enneigé d'une splendide beauté et dont la blancheur immaculée éblouissait. Tout était blanc, tout était froid, et pas un chat dehors n'osait s'aventurer dans ce décor de mort. C'était le genre de temps où quand on restait plus de 10 minutes dehors, on avait l'impression que nos oreilles allaient tomber. ET pourtant... La miss Sae', incorrigible, portait toujours ses habituelles tenues sexy et légères. Avait-elle le choix au fond ? Dans sa garde-robe, pas un vêtement n'était vraiment chaud. Elle devait bien avoir un vieux jean qui traînait, voir même un pull qui sait, mais la plupart de ses habits n'étaient que mini-jupes et petits tops ! Mais au fond, était-ce vraiment gênant ? Cela faisait bien longtemps que la bimbo ne craignait plus le froid et, pour elle, gambader en petite jupette dans la neige était ce qu'il y avait de plus naturel ! Voilà pourquoi il n'y avait rien d'étonnant à la voir vétue très estivalement en cette froide journée d'hiver... En effet, elle portait une mini-robe blanche ni moulante ni trop lâche de manière à que cela mette quand même en valeur sa taille de guèpe. Elle avait un grand dos nu pour le moins aguicheur et un décolleté plongeant tout aussi émoustillant. Maquillée juste comme il faut pour faire ressortir la couleur d'outre-mer de ses beaux yeux, la brunette arborait des créolles blanches. Contrastant avec sa tenue immaculée, sa magnifique chevelure brun foncé cascadait sur ses épaules, ondulée mais en ordre. Rappelant cette note sombre, elle était chaussée de bottes en cuir noir à talons aiguilles, parce qu'il faisait quand même un peu froid... Qui aurait pu croire qu'on était en hiver en la voyant ainsi habillée, sa peau hâlée témoignant encore d'un reste de bronzage ?

C'est ainsi vêtue qu'elle pénétra dans le hall, sachant pertinement qu'il devait y avoir foule à cette heure-ci vu le temps. Et elle avait vu juste ! La pin-up laissa son regard faire le tour de la pièce. Elle croisa quelques regards, il faut dire qu'elle avait de quoi se faire remarquer. Elle vit pas mal de gens qu'elle connaissait, un bon paquet à qui elle n'avait jamais adressé la parole aussi. Elle aperçut un groupe de minettes qui frissonnaient, habillée un peu trop légèrement, et cela lui tira un sourire. Elles semblaient bien chétives ainsi ! La femme fatale, elle, avait déjà passé depuis longtemps l'étape de frissoner car elle était habillée trop sexy, enfin si cela lui était arrivé un jour...Elle n'aimait pas ce genre de minettes. Pas seulement parce qu'elles lui faisaient de la concurrence. En fait ce qui la faisait sourire c'est qu'elles draguaient en groupe, faisant leur fières devant leurs amies, se faisant des sourires à l'avant et leur souhaitant l'enfer par derrière parce qu'elles visaient le même garçon. Mais seule au milieu de la foule, sans autres minettes à côté, elles étaient perdues. Sae', elle, n'avait jamais chassé en groupe. A part peut être avec Ayumi, mais sinon elle ne frisait pas l'hypocrisie en appelant ses amies celles qu'elle ne considérait que comme ses concurrentes. Son regard ne s'attarda pas sur ce groupe qui ne l'intéressait pas, se concentrant d'avantages sur les bandes de garçons. Elle en trouva une à son goût, une chez qui elle reconnut une connaissance. Son sourire s'agrandit et une étincelle pétilla dans ses yeux, signe de satisfaction. D'un pas résolu qui faisait claquer ses talons, elle se dirigea vers ce groupe. S'incrustant sans gêne, elle passa le bras autour des épaules d'un jeune blond tout en le saluant :

- Hey ! Salut toi ! Ca va bien ?

La demoiselle déposa un bisou sur la joue de ce garçon qu'elle connaissait et continua :

- Alors Tom, tu me présentes tes copains ?

Le jeune homme légèrement gêné n'eut pas le temps de répondre qu'un inconnu arriva, demandant sa route. Comme toute nouvelle rencontre, Sae' se dépêcha de le dévisager discrètement. Plutôt bien foutu à son goût, il portait un T-shirt éclatant avec marqué en bleu pailleté "just kiss me". Une invitation qui ne pouvait pas passer inaperçue pour la nymphomane... D'ailleurs, il semblait nouveau, et la brunette se faisait toujours un plaisir d'accueillir les nouveaux ! Avant que les autres gars n'aient eu le temps de répondre, elle se détacha du dénommé Tom et s'approcha du nouveau-venu.

- En général les gens vont poser leurs affaires dans leur chambre ou leur appart' pour les profs. J'peux te montrer où c'est si tu veux ! Ah oui et aussi, tu devrais pas porter des T-shirt comme ça, c'est trop tentant !

Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer quoi que ce soit et déposa un baiser sur ses lèvres. Ce n'était guère raisonnable de s'attaquer ainsi à un nouveau tout juste arriver, mais fallait pas lui faire envie ! Dieu seul sait à quel point la bimbo était incapable de résister à la tentation !

Le jeune homme n'avait pas vu qu'une charmante adolescente &tait pendue au cou de l'un des garçons qui &tait dans la bande. S'il l'avait vu, il ne serait pas venu demander de l'aide ici ! Lorsqu'il arriva, il sentit son regard glisser sur lui avant qu'elle ne se d&tache de lui et qu'elle s'approche de lui avant de lui adresser la parole. Elle parlait d'un ton sûr et semblait ne point être gên&e par sa grande taille. C'&tait en partie de ces jeunes femmes dont il avait entre guillemets "peur". Celles qui se pensaient tout permis, qui trouvaient que les lois n'&taient faites que pour les transgresser... Enfin, il allait sûrement devoir leur enseigner le sport, à ces charmantes femmes. Mais il ne s'en voyait pas capable. Pourtant, il le fallait ! L'&coutant, il se rendit compte qu'elle avait surtout vu son tee-shirt. Put*** Pourquoi il avait mis celui-ci ce jour-là ? Parce qu'il avait tout simplement eu envie de mettre du bleu. Elle s'approcha furtivement de lui et déposa sur ses lèvres un léger baiser. Durant un court instant, il fut complètement troublé. Il arrivait tout juste et d&jà une jeune femme se jetait sur lui ? Ben dis donc, il devait en avoir, du charme ! ^^^ Puis il reprit conscience et tourna la tête vers le groupe de jeunes hommes. Eux rigolaient de ce qui venait de lui arriver. Peut-être connaissaient-ils mieux la jeune femme que lui... En tout cas, il ne sû pas tout de suite comment r&agir. Les mecs qui riaient de lui le d&concentraient à un tel point qu'il prit le bras de la jeune femme et l'emmena plus loin. Il la regarda dans les yeux et lui dit :

- Je suis le nouveau prof de sport. Je vous demande juste de ne pas recommencer ce que vous avez fait devant les autres, d'accord ?

Lier une amiti& avec les &lèves, pourquoi pas. Tant qu'ils restaient à leur place quand il le fallait. Puis il posa sa valise à ses pieds avant de reprendre :

- J'ai d&jà une villa dans la ville. Je ne sais pas encore où c'est mais j'irai tout à l'heure. J'ai fait une demande pour ne pas avoir d'appartement dans le pensionnat. Vous pouvez par contre m'indiquer où est la salle des profs, Mlle.... ???

Sae' s'amusa de voir le beau nouveau tout déboussolé. L'effet de surprise, elle adorait ça ! Surtout que ça permettait de réaliser pas mal de choses impossible si on attendait patiement la permission... Le groupe de garçons rigolèrent eux aussi en voyant la scène. C'est que la pin-up commençait à se faire sa réputation dans le pensionnat, même si certaines personnes continuaient à penser qu'elle avait tout d'une jeune fille respectable... Le plus marrant dans tout ça c'est que, malgré sa réputation, ses nombreuses conquètes avaient souvent tendances à se sentir privilégiées et à croire que la brunette ressentait des sentiments forts et tout à fait particuliers envers elles... Comme quoi sa capacité de séduction faisait vraiment des miracles !

Bien que cet acte spontané de la part de la demoiselle troubla un peu le jeune homme, il reprit vite ses moyens et tira la bimbo à l'écart. Il planta son regard dans le sien, voulant sûrement l'intimider. En réponse à cela, la séductrice lui renvoya son regard le plus tendre accompagné d'un sourire à en faire fondre plus d'un mais qui ne pouvait dissimuler complètement un rien d'amusement. Comment ne pas rire de cette réaction de défense tout à fait appropriée ? Il était clair que ce jeune prof avait tout d'un nouveau avec tous ses principes biens faits et voulait se protéger de ce genre de minettes qui risquaient de lui faire du pied. Mais pensait-il vraiment que ce simple avertissement serait un moyen de les stopper ? Il témoignait d'un manque d'expérience certain... D'autant plus que ces jeunes allumeuses étaient souvent ainsi pour le plaisir de la chasse et que par conséquent elles préféraient les rebelles à ceux qui tombaient sans résistance dans leur bras. Ce qui ne voulait pas dire qu'elles délaissaient ces proies faciles ! C'est donc avec une attitude légèrement insolente qu'elle répliqua à voix basse :

- Pas devant les autres ? Sans problème ! J'peux faire ça en privé alors ?

Evidement la bimbo avait relevé la faille dans sa phrase. Elle avait dit ça par pur provocation, sachant qu'il y avait très peu de chances pour qu'il accepte cette proposition après ce qui s'était passé. C'était peut être sa manière de lui faire comprendre que malgré son statut de prof qu'il exhibait si fièrement elle se fichait pas mal de sa petite interdiction. Les interdits, elle les classait en deux sortes : les importants, ceux qui étaient logiques et qu'elle ne transgressait pas, et les inutiles, ceux qui n'étaient faits que pour montrer qui était le plus fort ou pour embêter certaines personnes et qu'elle ignorait avec joie ! La menace de Junko faisait évidement partie de cette deuxième catégorie. Sursurant toujours, elle continua :

- Une villa ? C'est sympa ça... Comme ça tu pourras avoir la paix, à l'abri de ces insupportables gosses qui te mèneront la vie dure toute la journée ! C'est que c'est risqué comme endroit ici !

Là encore, elle se moquait de cette méfiance que ce nouveau prof semblait avoir. Il était clair qu'il avait besoin de se détendre un peu. Il prenait son rôle de prof un peu trop au sérieux !

- La salle des profs ? Avec plaisir ! J't'accompagne bien sûr !

La miss lui jeta un clin d'oeil complice. La situation était assez ironique. Le professeur la vouvoyait, mais elle, arrogante, ne se gênait nullement pour le tutoyer ouvertement ! Elle l'attrappa par la main et l'emmena en direction d'un couloir.

Junko sentait que la jeune femme n'avait pas du tout envie de lui obéïr. Ou en tout cas, il se doutait qu'un simple ordre comme ça n'allait pas la faire reculer devant ce dont elle avait envie ! Lorsqu'il la regarda dans les yeux, elle lui adressa un sourire particulièrement craquant accompagné d'un regard auquel il ne pouvait pas rester insensible. Il détourna son regard pour le poser sur les jeunes, en éspérant qu'elle ne verrait pas que c'était plus la gène qui lui avait fait tourné les yeux que la curiosité envers les garçons qui riaient toujours de lui. Puis son attention se reconcentra sur la jolie brune qui lui répondait avec un certain culot. Sa réponse étonna tellement le jeune homme qu'il lâcha la jeune femme avant de répondre un peu désemparré :

-Euh... Non ! Pas plus devant les autres qu'en privé, comme vous dîtes !

Pour le taquiner encore plus, elle continua de lui parler. Non. Si elle lui avait simplement parlé, ça n'aurait pas fait le même effet. Elle lui murmura la suite de ses paroles à l'oreille et il fut irrité face à ses paroles. En plus, elle prenait un malin plaisir à le tutoyer alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes. S'il n'avait pas été le nouveau prof de sport, il n'aurait pas été dérangé par les manières de la jeune femme mais là... Il n'avait pas envie de se faire virer à cause d'une histoire stupide. Il répliqua :

-Je vous signal, Mademoiselle, qu'il y a un peu plus d'un an, c'était moi "l'insuportable gamin" comme vous dîtes. Je sais ce que c'est...

Enfin, il savait comment on était quand on était élève et justement, c'était ça qu'il appréhendait. La jeune femme parraissait âgée d'environ 17/18 ans. Lui n'avait que 19 ans... C'était assez étrange comme situation. Puis, avec un petit clin d'oeil, elle lui prit la main et l'emmena vers un couloir. Mais il dégagea vite sa main. Il s'arrêta et voyant qu'elle continuait, il lui attrapa le bras pour l'arrêter à son tour. Lorsqu'elle fut stopée, il la lâcha et il lui dit :

-Mon nom est Sakaï. Mr Sakaï. Je peux savoir le ti... Le vôtre ?

Il savait que beaucoup de personnes pouvaient faire des réflexions stupides sur son nom mais bon... Il voulait savoir le nom de la charmante demoiselle trop à l'aise qui le conduisait. Pour cela, il se voyait mal le lui demander sans donner le sien... Mais il avait fallit la tutoyer, chose qu'il ne voulait pas s'autoriser à faire. Il la regarda dans les yeux, attendant une quelconque réponse, moquerie ou non.

Sae' s'amusait comme une folle. Elle savait pertinement que, qu'il le veuille ou non, elle était très bien capable de lui faire de l'effet. Ses années d'expérienceavait fait d'elle une machine à séduire à qui peu de gens étaient véritablement capable de résister (hormis les homos bien sûr). Mais elle savait aussi que ce nouveau n'avait en aucun cas envie de se laisser faire. Et d'ailleurs, elle ne cherchait même pas à le séduire ! C'était trop tôt pour espérer avoir un résultat. Elle voulait juste s'amuser un peu, lui montrer qu'il n'était pas si différent qu'elle et que le fait qu'il soit un prof ne changeait en rien sa vulnérabilité vis à vis du charme diabolique de la brunette. Elle eut d'ailleurs le plaisir de voir que sa question naïve l'avait de nouveau destabilisé. Elle n'attendait que ça. Qu'il soit gêné, trop troublé pour se protéger derrière un rien de charisme et d'autorité et que, enfin, il se montre tel qu'il était. Un simple petit homme novice qui n'avait rien de plus que ses élèves, à part une petite année. A quoi bon se le cacher ? Ne lâchant toujours pas son sourire mi-amusé mi-provoquant et son regard charmeur et pétillant, elle répondit du tac au tac :

- T'étais encore élève ? Et bien tu vois, nous sommes pas si différents ! Pourquoi t'obstines-tu à conserver une distance entre nous ?

La bimbo l'entraîna donc dans les couloirs. Des couloirs qu'elle connaissait par coeur, dans les moindre recoins. Surtout les recoins. La plus petite cachette sombre ne lui était pas étrangère, de même que chaque salle, utilisée ou abandonnée. Elle connaissait aussi quelques raccourcis mais ne comptait pas en faire bénéficier le nouveau prof. Elle avait le don pour trouver le chemin le plus long, histoire d'avoir le temps de faire connaissance... A peine lui eut-elle prit la main qu'il essaya de se dégager. Pas vraiment étonnant. Il faut dire qu'il n'avait pas tout à fait tord. Si on le surprenait ainsi avec la bimbo, il était clair que les moqueries fuseraient et qu'il se ferait vite une réputation. Mais au moins serait-il apprécié des jeunes... Tout à coup, le jeune homme s'arrêta. Evidement, la pin-up s'en rendit compte mais continua d'avancer, histoire de l'obliger à la suivre ou bien, pas le choix, de forcer le contact. Et vu la taille de sa robe, la majorité des contacts ne pouvaient être qu'avec sa douce peau nue, ou bien ça serait franchement suspect ! Et ce qui devait arriver arriva. Il lui attrapa le bras. Elle n'en demanda pas plus, s'arrêta net et se tourna vers lui, lui lançant de nouveau un de ses regards craquants. Combien de temps parviendrait-il à lui parler sans détourner les yeux ni devenir mal à l'aise ? D'autant plus qu'il est toujours plus dur de résister quand on sait qu'on risque de craquer ! Or, pour le savoir, il le savait. C'est d'ailleurs pour cela qu'il voulait la fuir. Le sourire de la minette s'agrandit légèrement, se faisant plus amusé lorsqu'il faillit la tutoyer. Un changement pas très voyant mais suffisament pour faire ressentir son erreur au jeune homme. Dur dur de vouvoyer quelqu'un quand il vous tutoie ! Quant à la jeune femme, elle ne risquait pas de se tromper : elle ne vouvoyait jamais personne ! Il lui dit alors son nom. Pas son prénom, son nom. Evidement, il souhaitait qu'elle l'appelle par son patronyme... Mais pensait-il vraiment qu'il pourrait un jour bénéficier d'un "Mr Sakaï" venant de la séductrice ? Elle ne se gênerait sûrement pas pour lui trouver d'autres noms, ou bien elle prendrait plaisir à déformer le sien en "Sakanounet" ou autre appellations embarrassantes. En plein cours de sport, ça pouvait faire de l'effet ! Ne lâchant pas des yeux les siens, elle répondit de sa voix toujours aussi mielleuse :

- Moi on m'appelle Sae', ou bien Baby, Poupée, Miss, Chérie, mon coeur, mon amour etc. Par contre ma Puce j'accepte pas, ça c'est réservé. A part ça c'est comme tu veux Sakaïounet !

Si la femme fatale avait parlé à voix assez basse, elle avait dit la dernière phrase un peu plus fort. On ne sait jamais, si une oreille indiscrète trainait dans le coin... Elle avait finit sa phrase en envoyant un superbe clin d'oeil au jeune prof. Sakaîounet... Elle même reconnaissait que c'était horrible comme nom ! Faudrait qu'elle pense à trouver des variantes... Mais en attendant de pouvoir l'appeler plus familièrement que Mr Sakaï, il devrait se contenter de ça ! Que c'est dur la vie d'un prof....

La jeune femme n'avait aucune envie de creuser d'écarts avec le jeune homme. Ou du moins, elle voulait le creuser pour ensuite le... Sauter, cet écart. Junko avait l'impression que jamais il ne finirait de cette discution avec la jeune femme. Si seulement il l'avait rencontré ailleurs qu'ici, ou s'il n'était pas encore professeur... Ah... Il pouvait bien rêver ! Mais il était bel et bien professeur dans ce pensionnat et c'était bien une charmante jeune femme au corps de rève qu'il avait sous ses yeux. Il se doutait bien qu'il n'allait pas encore tenir longtemps. Que dire ? Un jeune homme de 19 ans en compagnie d'une bombe qui provoque de 17 ans... C'était difficile... Non. C'était horriblement dur d'y résister ! Elle continuait à lui parler sur un ton provoquant qui faisait lui frois dans le dos. De plus, elle avait toujours ce charmant sourire qui en aurait fait craqué plus d'un. Qui avait sûrement dû en faire craquer plus d'un, même ! Il l'écouta et lui répondit le plus calment possible :

-Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis censé être le nouveau prof de sport et que si jamais on me voit avec une jeune femme en train d...

Il ne trouvait pas les mots. Il voyait qu'elle aimait ça, qu'il s'embrouille. Plus il était mal à l'aise, plus ça la faisait sourire d'un air charmant, plus il était mal à l'aise... C'était un cercle vicieux. Il se reprit en essayant d'expliquer le mieux possible :

-Si on me voit avec vous et que j'ai des relations plus profondes que celles qu'un professeur doit avoir avec une élève, je risque de perdre mon post. Et ça, je n'en ai franchement pas envie !

Il lui adressa un faible sourire. Là était toute la vérité. Il n'avait rien d'autre à ajouter. C'était la première fois qu'il obtenait un post en tant que professeur et il devait s'y tenir. Il était si content de l'avoir enfin eu ! Il n'avait pas envie d'une relation vienne tout gâcher. Puis elle commença à partir et il la rattrapa en l'attrapant de nouveau par le bras. Là, elle plongea son regard bleuté dans ses yeux bleux aussi et il soutint son regard. Il n'avait pas envie de lâcher son regard. A la fois parce qu'il était beau et qu'il ne pensait pas en voir tous les jours, des regards comme ça, mais aussi parce qu'il ne voulait pas perdre la face devant elle. Il se présenta et vu le temps qu'elle mit pour trouver son propre nom, il se doutait bien qu'elle lui trouvait des surnoms affreux. Il voulu grimacer mais il se retint : ça aurait été une nouvelle occasion de se ridiculiser ! Pusi elle enchaina de la même voix aussi aguichante. Elle lui donna toutes sortes de surnoms. Horrible à son goût. Elle pensait qu'un jour le jeune homme allait l'appeler "Poupée" ou encore "Mon Coeur" ? Et bien, en tout cas, pas tant qu'il était au pensionnat et qu'elle l'était aussi ! A la fin de sa phrase, elle ajouta un surnom des plus hideux auquel il répliqua immédiatement, sans même réflechir :

-Arrête Sae' ! Tu ne dois pas........

Sa voix se perdit dans le lointain. Il venait de la tutoyer. Il savait qu'elle allait sauter sur l'occasion et répliquer. On aurait dit qu'elle savait exactement comment le jeune homme allait répliquer et qu'elle préparait ses répliques à l'avance. Ca le mettait hors de lui. Il ferma les yeux, soupira et les rouvrit aussitôt. Il regarda la bimbo. Surment riait-elle de le voir aussi mal à l'aise. Mais elle ne comprenait pas le stress que c'était d'être professeur pour la première fois ! Il plongea son regard dans le sien et lui demanda en toute franchise :

-Qu'est-ce que tu veux, à la fin ? Pourquoi tu provoques ainsi les gens ? Je n'ai rien demandé, sauf que tu me guides un peu parce que je viens d'arriver et que je ne connais personne. Tu n'es pas capable de m'aider sans rien faire en retour ? Sans m'embêter ni me taquiner ?

Il avait définitivement oublié le vouvoyement. A présent, il avait l'impression de parler à une copine qu'il voyait les années auparavent. Tout aussi têtue, belle, arogante. mais il ne perdait cependant pas de vu qu'il n'était plus apte à rire et à s'amuser comme il le faisait avant. Dommage... La vie de professeur avait parfois des mauvais côtés...

Evidement que la situation l'amusait. Un peu sadique la Sae'... Mais pour une fois qu'elle tombait sur un tout jeune prof qui venait juste d'arriver et qu'elle était la première à le voir, qu'elle pouvait le martyriser tranquillement... Pour une fois que Ayu' ne passait pas avant elle et qu'elle savait qu'elle pouvait prononcer le nom de la blonde sans que cela n'évoque quoi que ce soit au jeune homme ! Jalouse ? Non pas vraiment. Elle savait que ça marchait aussi dans l'autre sens. Mais se prendre des rateaux parce que la personne croit au grand amour avec une fille qui n'est autre que votre meilleure amie et, qui plus est, avec qui vous couchez un soir sur deux, c'est assez frustrant. Mine de rien, ce petit monde de séduction était aussi dur qu'il était amusant. Alors pourquoi donc se priver de rire tout simplement parce que c'est légèrement désagréable pour la personne moquée ? Elle avait choisit ce mode de vie il y a de cela des années. Elle savait qu'elle se ferait beaucoup d'ennemis. Mais elle l'avait accepté. Et puis voir ce jeune prof embêté, chercher ses mots pour paraître quoi ? Plus poli ? Plus adulte ? Plus autoritaire ? Ce n'était qu'une manière de mettre des formes et de ne pas dire ce que pourtant tout le monde pouvait comprendre. Dire sans vraiment dire. Mettre des grands mots. Parler de "relations plus profondes" plutôt que d'utiliser des mots plus usuels et vulgaires, mais plus évoquateurs aussi. C'était amusant, à n'en pas douter. Le voir se contorsionner ainsi pour échapper aux pièges de la belle. Mais il le savait sûrement ausis bien qu'elle, même s'il ne se l'avouait peut être pas encore : il finirait par tomber dedans. Sae' était une femme fatale. Et si ça s'appellait "fatal", c'est bien parce qu'on ne pouvait pas y resister indéfiniment !

- Plus profondes ? Parce que tu crois que ça se fait pas ? Tu crois que tous les profs et tous les surveillants ici ont tous respecté cette règle idiote ? Evidement ça reste pas toujours secret, des bruits courent dans les couloirs mais ça remonte quasiment jamais jusqu'à la dirlo. faut dire qu'elle pointe pas trop son nez dans les ragots celle-là !

Le pire dans ces paroles, c'est que c'était vrai. Oh elle ne s'en était pas fait des masses mais elle avait déjà eu droit à un surveillant... Mais les profs n'étaient pas tous super beaux aussi ! Puis, à l'entente de son surnom tout trouvé, le jeune prof craqua. Evidement, devant une telle menace il ne réfléchit pas. Alors que le "tu" venait à peine de sortir de sa bouche, alors qu'il se rendait compte de son erreur et arrêtait de parler, il put voir sur le visage de la pin-up u sourire triomphant. Finalement, il n'avait pas tenu si longtemps que ça... Mais il s'en était joué des choses pendant cette poignée de minutes ! Le jeune homme finit par tout déballer. Sae', elle, affichait un sourire tranquille, sûre d'elle. Un de ces sourire qui signifient "tu vois, j'avais raison. Je savais que ça finirait comme ça depuis le début !" Elle avait enfin ce qu'elle voulait. Pendant un instant il arrêtait de se cacher derrières les manières pour tout lui déballer de but en blanc. Il voulait des explications. C'est sûr que ça devait être stressant de se faire provoquer ainsi... Mais cela faisait un moment que la brunette était dépourvue de toute trace de pitié ! Elle resta très calme et ne se déroba pas à son regard. Au contraire, elle continuait de le fixer dans les yeux, puisqu'il avait enfin accepté ce regard, et tout en souriant l'écoutait la questionner de tout ce qui le tracassait. Quand il eut fini son petit speech, elle prit enfin la parole d'un ton calme :

- Alors, c'était si dur que ça de me tutoyer ?

Elle laissa passer un court silence, amusée de le voir ainsi stressé puis reprit :

- J'demande pas grand chose. Juste que t'arrêtes de te prendre pour ce que t'es pas. Que tu sois prof ou pas ça change rien. J'suis prête à parier que dans ce pensionnat la plupart des gens te vois comme un jeune de 19 ans et quelques et pas comme un prof qui risque de leur faire des emmerdes. Essaye de te décontracter un peu et d'arrêter de te dire que t'es prof et que tu dois rester distant et tu verras que j'suis pas si menaçante que ça ! Comment veux-tu te faire apprécier des élèves si tu refuses tout contact ? Le fait d'être jeune n'est pas qu'un inconvénient mon gars !

La jeune femme continuait à lui rire au nez, surtout lorsqu'il employa le terme "relations plus profondes". Oui, il utilisait ce genre d'expression pour ne pas parraître impoli. Il n'allait tout de même pas dire directement "Je ne veux pas qu'on me surprenne au lit avec une pensionnaire mineure !". Non, ça, il ne le pouvait pas. Pourquoi ? Ayant passé son adolescence dans les banlieues américaines, on pourait croire qu'il ne pouvait pas avoir un language correct. Et pourtant. Il avait été élevé à Paris, entre les musées, les théâtres et autres activités culturelles. De bonnes manières, il en avait. Si personne n'en avait, le monde serait invivable. La jeune femme continua sur sa lancée, apparement persuadée qu'il était incapable de résister. Mais résister à quoi, au juste ? Ca, il n'en savait rien. Peut-être résister à l'adolescente qui parraissait capable de tout... En tout cas, il l'écouta avec attention. Peut-être que certains pions ou professeurs s'étaient laissés avoir et avaient toujours leur post. Mais Junko n'avait même pas envie de prendre le risque. C'était trop dangeureux à son goût. Prudent, il l'était. Et la prudence n'avait jamais tué personne ! Et de toute façon, même si ça ne parvenait pas aux oreilles de la directrice, aurait-il la conscience tranquille ? Avoir en cours de sport une bimbo attirante avec qui il avait eu des relations, serait-il à l'aise ? Tout cela, il en doutait. Déjà parce qu'il se savait incapable de se comporter de la même façon avec la jeune femme en personne qu'avec les autres. Il répondit alors simplement à ses paroles :

-Si tu le dis...

Il n'ajouta rien, n'en voyant pas l'utilité. Puis, alorsd qu'elle lui offrait un AGREABLE surnom, il craqua. Il commenaç tout d'abord par la tutoyer puis fini par lui expliquer quelques petites choses que jamais il n'aurait dû lui expliquer. Au lieu de réagir, la jeune brune gardait son imperturbable sourire et soutenais son regard. Ca l'énervait. Comment pouvait-on rester si paisible face à quelqu'un qui s'enervait ? Il ne comprenait pas. mais après tout, il y avait tellement de choses qu'il ne comprenait pas ! Lorsqu'il eut fini, la jeune femme prononça dix mots. Dix mots qui eurent sur Junko un effet inimaginable. Il ouvrit la bouche en rond et la regarda comme quand la personne venait de nous parler en Allemand ((chez nous, on dit en Français comme c'est une langue difficile à apprendre mais là, ça ne marche pas trop ! ^^^)). Il la regarda un instant l'air bêta avant de répondre :

-Je n'ai JAMAIS dit que c'était difficile...

Il voulut ajouter que ce n'était pas parce que c'était difficile qu'il ne l'avait pas fait mais par question de principe, mais la jeune brune ne lui en laissa pas le temps. Elle enchaina et dit toutes sortes de choses qui, sur Junko, eurent un effet d'un poignard qu'on enfonçait dans son coeur. Le plus douleureux dans tout cela, c'était qu'elle avait raison. Mais le jeune homme n'avait aucune envie de l'admettre. Et s'il ne faisait pas la seule chose qu'elle lui demandait, elle ferait quoi ? Elle lui donerait une fessé ? Pfff !!! Et puis quoi encore ? Il savait qu'en tant que nouveau, c'était difficile de se faire respecter, surtout à cet âge-là. Elle, menançante ? Et oui, malheureusement !!! Mais pourquoi ? Il n'en savait rien. Mais il avait l'impression que cette peste était capable de tout et que ce qu'elle désirait, elle finissait toujours par l'avoir. Et ça, ça lui faisait peur. Quoi de plus normal, après tout ? Etre jeune, un avantage ? Peut-être qu'aux yeux de Saeko, c'en était un. Mais pas de ses beaux yeux bleux à lui. Etre jeune, cela signifiait être complètement dépourvu d'experience et ne pas savoir se faire respecter. Enfin bon... Peut-être que si la jeune femme ne l'avait pas autant provoqué jusqu'à ce moment, il aurait réflechit plus longuement à ses paroles. Mais là, il était déjà exaspéré et de voir la jeune femme lui faire la moral n'arrangea pas son humeur. Tout sourire ayant disparu de son joli visage, il répondit :

-Tu es sûre que c'est pour moi que tu souhaites tout ça ? Ou c'est que plus tard, tu auras ce que tu veux ? Je ne sais pas quels sont réellement tes voeux, mais je trouve que tu m'as assez embobiné comme ça. Tu ne penses pas ?

Il la regardait toujours dans les yeux, ses joues étant devenues légèrement roses à cause de l'emotion qu'il éprouvait. Il laissa passer un instant durant lequel elle lui répondit et il dit finalement :

-Bon, c'est où ce bureau ?

[chez nous on dit Chinois !]

Le jeune prof s'énervait. Les manières provocantes et insolentes de la demoiselle commençaient à lui passer en travers de la gorge... Quoi de plus normal ? Elle l'énervait, l'embêtait avec ses remarques bornée et son jeu à peine dissimulé. Mais elle restait d'un calme olympien. Au fond, s'il s'énervait, c'était uniquement de sa propre faute. Il voyait chez la jeune femme une ennemie, une personne qui ne lui voulait que du mal et prenait la mouche à chaque provocation. Et plus il s'échauffait, plus il était incapable de voir ses remarques effrontée avec du recul. Mais elle, elle savait exactement ce qu'elle faisait et rien ne pouvait la troubler. Elle gardait son attitude séductrice et c'est toujours avec une voix sursurante qu'elle répondit :

- Pourquoi vois-tu donc un danger en moi ? De quoi as-tu peur au juste ? Que je t'embobine ? Tu n'es donc pas capable de raisonner par toi-même ? Tu ne fais que t'énerver, essaye de te calmer un peu et t'auras moins de mal à réfléchir tu verras ! Tu te questionnes sur mes intentions et du coup tu ne fais pas du tout attention à ce que je dis ! Plutôt que de me regarder moi et de refuser ce que je dis à cause de ce que je suis, essaye de regarder un peu ce que je dis et de voir s'il n'y a pas une part de vérité la-dedans ! Penses-tu sincèrement que t'arriveras à bien faire ton job en gardant ainsi tes distances et en voyant une menace dans n'importe quelle personne ? Y a deux façons d'être prof : soit on joue les vieux rabats-joie de la vieille école et on casse toute tentative de rebellion _ dans ce cas on a une autorité parfaite mais on est détesté des élèves et on s'étonne après qu'il y en a qui sèchent les cours ! _ soit on fait ami-ami avec les élèves, on les écoute quand ils ont des trucs à dire et, si c'est plus dur à faire, on bénéficie au moins d'une classe motivée avec qui on peut blaguer facilement et qui nous respecte. A toi de voir où tu veux finir après.

La brunette s'arrêta ensuite de parler. Il ne semblait apparement pas décidé à l'écouter ! Mais c'était peut être trop tôt. le plus important était que les questions soient posées ! Après chacun a besoin de plus ou moins de temps pour y réfléchir et tirer les conclusions qui s'imposent. Déjà, le fait qu'il s'énerve prouvait bien qu'elle n'avait pas complètement tord. Après tout, y a que la vérité qui énerve non ? Sûrement fatigué par toutes ses négociations, il finit par lui demander où était la salle des profs. Ils voulaient à coup sûr en finir vite fait et se débarrasser de cette peste qui ne faisait que lui chercher des noises ! Docile, elle recommença à avancer sans un mot. Mais le silence fut de courte durée et elle reprit doucement :

- Crois pas que j'te veux que du mal... Je ne veux jamais du mal des gens. J'suis pour le plaisir universel ! J'vois juste que t'as de sérieux problèmes de sociabilité et que si tu continues comme ça tu risques de t'en voir et de te stresser pour rien ! Après si j'espère que t'aider puisse m'apporter quelque chose en échange, ça change quoi ? Le but du départ c'est de t'aider non ?

C'était la première fois que la bimbo parlait sans mettre la moindre touche de provocation dans sa voix, ni même d'amusement. Elle avait déclarer cela sur un ton neutre, le ton qu'on utilise pour énoncer des vérités immuables.

Comment pouvait-elle rester aussi calme face à quelqu'un en colère ? Junko ne comprenait pas... Elle lui parlait, d'une voix toujours aussi douce qu'au début et lui s'enervait. Pourquoi il voyait danger en elle ? Parce qu'elle parraissait prête à tout pour avoir ce qu'elle voulait. Et il ignorait tout de ce qu'elle voulait. Ca lui faisait peur. Il n'avait pas l'impression que ses attentions se résumaient à lui rendre service cette fois-ci seulement. Hors, le jeune prof n'en demandait pas plus. Se calmer, se calmer... C'était plus facile à dire qu'à faire ! Quand on était devant une déesse au caractère du diable, on ne pouvait que s'ennerver ! Et le fait que ses paroles soient terriblement vraies le mettait encore plus en rogne. Ce n'était pas directement elle qui le mettait dans cet état, mais bien lui. Il était incapable de faire face à une gamine adolescente et importunante de quelques années de moins que lui seulement. Incapable de répliquer des phrases qui tenaient le coup face aux paroles si vraies de la brunette. Incapable de se calmer pour y voir plus clair. Incapable, tout simplement. Et quand il se savait incapable, il s'ennervait encore plus. Ce n'était rien d'autre qu'un horrible cercle vicieux...
Elle savait aussi bien que lui qu'elle avait raison mais elle, elle ne le montrait pas. Toutes ses paroles sonnaient parfaitement bien mais il y avait un problème : ce n'était pas le moment pour lui donner une quelconque leçon ou conseil. Lorsqu'elle eut fini de parler, le jeune homme laissa un moment de silence passer et reprit d'un ton à peine plus calme :

-Arrête, veux-tu ? Ce n'est ni le moment, ni l'endroit. Je viens d'arriver, c'est la première fois que j'obtiens un job qui, apparamment, serait stable et toi, tu déboules, d'un coup, et tu fais des tiennes. Ca t'éclates d'embrasser les gens que tu ne connais pas, comme ça, sur un coup de tête ? C'est dans tes habitudes ? Si c'est le cas, ce n'est pas drôle pour tout le monde ! Qui te dis que j'en avais envie, moi ? Et devant plein de mes futurs élèves, en plus !

Effectivement, Junko stressait pour un rien. Enfin, pas de son point de vue à lui... Il jeta un coup d'oeil par dessus son épaule. Ils avaient tellement avancé en parlant qu'il ne voyait même plus les pensionnaires qui riaient de lui dans le hall. Il respira un coup et, redirigeant son attention sur la demoiselle, dit d'un ton plus calme maintenant :

-Ecoute. J'ai besoin de souffler. Tu ne peux pas savoir ce que je ressens et je te jure que ce n'est pas drôle. Je... Eventuellement, on en reparlera plus tard ! Mais pas là...

Il lui adressa un léger sourire, peut-être le premier depuis leur rencontre et tous deux continuèrent leur chemin en silence. Durant un court instant, il pensa que, enfin, la jeune femme avait compris qu'il ne voulait rien de plus qu'elle lui montre om était la salle des proffesseurs. Mais le calme fut de courte durée. Elle se remit à parler et Junko soupira. Mais, avec étonnement, il ne ressentit, dans ses paroles, pas la moindre trace d'ironie, de provocation ou autre. Elle parlait d'une voix simple, posée et elle parraîssait sincère. Il l'écouta alors calmement et avec attention. Elle ne lui voulait pas que du mal, avait-elle dit. Elle continua et le jeune homme constata que, de toute façon, il s'en voyait déjà et stressait déjà pour un rien alors bon... Qu'est-ce que cela pouvait bien changer ? Bon, ok, il n'était jamais comme cela. Cela devait être parce qu'il appréhendait le premier jour... Il accéléra le pas pour revenir à la hauteur de Saeko et, avec un sourire, franche cette fois, il lui répondit :

-Je te crois... Mais on en reparlera plus tard, quand je serais... Comment dire... De meilleure humeur, non ? Bon, maintenant, cette salle......

Ainsi ce n'était ni le moment ni l'endroit ? Peut être se sentirait-il plus à l'aise enfermé dans une chambre ? Elle en doutait.... Et, parce qu'il venait d'arriver, ce n'était pas le moment non plus de parler de ça ? Elle ne put résister à l'envie de relever cette remarque :

- Pas le moment tu dis ? Parce que tu crois que la réputation ne se fait pas pendant les premiers instants ? A partir du moment où tu as posé le pieds dans ce pensionnat on a commencé à te juger, et cela se finira à la fin de ton premier cours. Après il te faudra dix fois plus d'efforts pour qu'on change d'avis sur toi...

La belle brune dissimula un sourire quand il lui demanda si c'était dans ses habitudes d'embrasser des gens qu'elle ne connaissait pas. Elle ne dit rien, sentant bien que ça n'amuserait en rien le jeune prof mais ne ferait au contraire qu'accentuer sa mauvaise humeur. Mais sa réponse pourtant était toute faite : à quoi bon embrasser des gens qu'on connaissait alors qu'on avait le plaisir de la surprise avec ceux qui nous étaient inconnus ? Mais quand il lui fit remarrquer qu'il n'avait pas forcément envie de se faire embrasser par cette déesse humaine, elle ne put s'empêcher de rire.

- Ah parce que t'en avais pas envie ? C'est bien la première fois qu'on me dit que mes baisers sont désagréables !

Prenant un air plus sérieux et pensif, elle ajouta, non sans ignorer la comparaison pas forcément flatteuse :

- Quoique si ça m'est déjà arrivé une fois mais c'est parce que le gars était PD...

Puis, reprenant son sourire taquin et dirigeant de nouveau son regard envouteur vers les beaux yeux bleus du jeune homme, elle remarqua :

- Quant à tes futurs élèves... T'as peur de quoi au juste ? Qu'ils se moquent de toi parce que tu t'es laissé embrassé par une jolie fille que tu ne connaissais pas ? T'inquiète pas va, tout le monde sait qui je suis ici. Ils savent que t'as pas vraiment eu le choix. Puis de toute façon les autres n'ont pas eu de problème, y a pas de raison pour que ça en soit autrement pour toi ! Prends ça comme un accueil de bienvenue !

Bien qu'elle se sentait capable d'argumenter pendant des jours et des jours jusqu'à que le beau prof n'aie d'autres choix que de céder, la belle bimbo respecta son épuisement et se tut. Puis, elle bifurqua dans un couloir latéral. Le jeune prof la suivit sans rechigner. Sauf que - quel hasard ! - l'étroit couloir peu souvent utilisé ne possédait pas de lumières et devint de plus en plus sombre. Mais le pauvre prof n'eut pas le temps de s'en rendre compte et de réagir que la main ferme et forte et pourtant extrèmement douce et sensuelle de Sae' emprisonnait son poignet le plus près puis juste après l'autre. Ainsi immobilisé, elle le tourna dos au mur puis avança, le forçant à se retrouver le dos collé contre la paroi. Sans lui laisser de repli, elle l'embrassa avec une extrème douceur sensuelle. Son regard de braise le fixant goulument, elle approcha ensuite ses lèvres pulpeuses de son oreille et lui sursura d'une voix mielleuse et légèrement diabolique, bref envoutante :

- Oserais-tu de nouveau dire que ce baiser n'était pas agréable ?

Ses mains caressantes et expérimentées glissèrent sous le T-shirt provoquant du jeune homme. Elles n'étaient pas contraignantes, ne voulant pas lui donner l'impression d'être forcé, mais légères et aptes à éveiller le désir. Ce beau et jeune prof aux débuts hésitants serait-il capable de résister au charme de la Brune ? A vrai dire, Sae' n'avait pas encore d'idée fixe à ce sujet. Mais il était destabilisé et il vallait mieux pas lui laisser trop de temps pour réfléchir, il risquerait d'échapper à son emprise... Bref, encore une fois elle avait agi sur un coup de tête et avait tenté le tout pour le tout. Mais après tout, une si belle femme fatale avait toutes ses chances !

Une fois de plus, la jeune femme avait raison. Cependant, le jeune homme la laissa parler et ne répondit rien à ses paroles. Il se doutait que les premières impressions se faisaient dès ses premiers pas au pensionnat. Elle semblait oublier qu'il y a à peine quelques années, lui aussi était un insignifiant élève qui riait de ses profs. Elle disait justement que la réputation se faisait dès les premiers instants. Justement ! Il n'avait, en aucun cas, envie qu'on lui colle une étiquette qui ne lui convenait pas au dos. Cette étiquette, avec ce que la bimbo lui avait fait subir à son arrivée, était du genre "Mister se laissant faire" ou encore "faible"... Enfin, toutes les étiquettes désagréables. Réflechissant plus longuement à ça, il se rendit compte que si Saeko savait à quoi il pensait, elle ne louperait pas l'occasion de rire une nouvelle fois de lui. En ce moment précis, il se sentait faible. Il n'avait même plus la force, n'il l'envie d'ailleurs, de répliquer... La jeune femme lui riait de nouveau au nez. Elle parraissait plein d'arguments bien fondés pour le déstabiliser. Et ça marchait ! Elle savait parfaitement ce qu'elle faisait, cette petite garce ! Il répliqua alors :

-J'ai pas dit ça. J'ai dit que je n'en avais pas envie, de ton baiser !

Il la regarda, son visage se transformant, passant d'un air complètement envoutant à un air sérieux, comme si ce qu'elle allait dire l'inspirait vraiment... Mais lorsqu'il l'entendit, il se dit qu'une telle concentration ne servait à rien pour une telle bêtise ! Il soupira et dit :

-Je le comprend...

Puis la jeune femme plongea de nouveau son regard dans le sien. Le jeune homme ne pu s'en détacher, comme obligé de contempler cette merveille. Pourtant, il n'en avait pas envie, de rester comme ça, à la regarder comme un imbécile ! Si vraiment il n'avait pas pu avoir le choix, il aurait préféré la rencontrer plus tard, quand il avait déjà une bonne réputation. Un accueil de bienvenue... Pfff... Il aurait préféré un autre genre d'accueil ! Comme euh... Un buffet ! Ou une jolie prof qui lui aurait immédiatement montré la salle dans laquelle il voulait se poser depuis maintenant de longues minutes... Ou encore personne dans le hall. Ca aurait été mieux ! Ou même plein d'élèves qui l'aclamaient en disant "Enfin un nouveau prof de sport ! Ouais ! Vive monsieur Sakaï !"... Mais pour cela, il pouvait encore rêver ! Enfin bon... Il ne répondit rien à ses paroles et la suivit. Cette fois, elle parraissait s'être définitivement tue. Il la suivit en silence pour ne pas le troubler et pour qu'elle n'ait pas soudainement une nouvelle envie de parler... Tous deux tournèrent dans un nouveau couloir peu éclairé. Il pensa que c'était normal et ne pensait pas du tout que la jeune femme allait pouvoir l'empoigner comme elle le fit. Elle le fit pivoter en même temps qu'elle et recula pour qu'il se retrouve contre le mur. Il était totalement débousolé. Il ne savait plus quoi faire. De plus, elle parraissait si féroce, dans le noir... Ses prunelles bleues brillaient, ses mains serraient ses poignets... Il sentit le froid du mur traverser son tee-shirt et vit le ravissant visage de la jeune femme se rapprocher. Soudain, leurs lèvres se frollèrent, avant de se tourcher pour enfin être totalement collées l'une contre l'autre. La jeune femme l'embrassa tendrement. Junko, lui, avait les yeux grands ouverts, comme s'il n'en revenait pas de ce qu'elle était en train de faire. il ne pouvait pas bouger et était complètement déstabilisé. Il ne réagit pas lorsque leurs lèvres se séparèrent enfin mais lorsqu'elle approcha ses lèvres de son oreille, il se ressaisit. Il voyait qu'elle n'avait pas spécialement envie de le conduire directement dans la salle des profs, mais plutôt de faire autre chose. Puis il sentit les mains fraiches mais douces de la jeune femme passer sous son tee-shirt. Il ferma les yeux et approcha à son tour ses lèvres percées de l'oreille de Saeko. L'une de ses mains, libérée de l'emprise de celle de la bimbo, glissa jusqu'à son visage pour glisser derrière son oreille les quelques cheveux qui lui tombaient sur le visage. Puis il lui glissa doucement :

-TON-BAI-S-ER-N'E-TAIT-PAS-A-GRE-A-BL-E...

Puis sa main glissa sur le visage de la jeune femme pour lui caresser doucement la joue. Puis il approcha à son tour ses lèvres de celles de la demoiselle et l'embrassa avec langueur. Il se fichait de savoir ce qu'elle allait penser. Puis ses deux mains descendèrent sur ses hanches en longeant délicatement son corps. Alors qu'il l'embrassait, il s'était pris au jeu : il reculait à son tour pour qu'elle soit finalement calée entre lui et le mur. Puis, avec ses mains, il exerça une légère pression sur ses hanches comme pour inciter la jeune femme à glisser le long du mur. Elle s'executa sans trop rien dire. Peut-être avait-elle une autre idée pour de nouveau l'embobiner... Mais la jeune femme assise par terre, le jeune homme à quatre pattes à côté, ça devait être une scène originale ! D'un coup, il mit fin à leur baiser et se leva brusquement, laissant la jeune femme assise par terre. Son regard de feu dans celui de la jeune femme, il déclara :

-Ca ne se fait pas d'abuser des gens qui ne le veulent pas... J'vais la trouver seul cette salle !

]Il lui tourna le dos et repartit dans le couloir. Peut-être trouvait-elle cela amusant et aimait-elle ce genre de provocation, mais en tout cas, il n'avait rien trouvé de mieux, pour l'instant, pour s'en débarasser......

Sae' retint un pouffement de rire quand il dit qu'il le comprenait. Vraiment ? Peut être était-il gay lui aussi ! Non, sûrement pas. Suffisait de le regarder pour comprendre. Elle voyait bien que son regard l'accrochait et que, malgré ses principes et sa raison, la belle brune avait de l'effet sur lui ! Puis elle fit donc sa petite manigance. Mais elle fit une erreur et laissa la main du jeune homme s'échapper. Sauf qu'il n'en profita pas pour se débattre de toutes ses forces et courir à l'autre bout du monde pour échapper à l'emprise de la nymphomane ! En effet, celle-ci eut la surprise de sentir sa main lui caresser la joue et les succulentes lèvres du beau prof lui murmurer quelques mots de pur provocation. Et évidemment la pin-up, vexée, releva le défi dissimulé sous cette phrase. Son regard profond animé d'une flamme de détermination ne cilait pas, fixant les yeux bleus du prof comme si elle pouvait lire son âme à travers. Légèrement flippant non ? Mais, à sa plus grande surprise, le jeune homme vint de lui même trouver de nouveau ses lèvres. Bien que ce changement de comportement l'incitait à se méfier, la sensation du mur dur heurtant son dos et les mains du prof sur ses hanches ainsi que la délicieuse langueur de ce baiser eurent raison de sa méfiance et le plaisir surplomba le doute. Ce petit goût de victoire fit sourire la belle brune. Mais celle-ci n'ayant pas le talent de Ayumi pour faire plein de choses en embrassant, ce sourire spontané sépara leurs lèvres liées. La séductrice en profita pour glisser :

- Tu es sûr qu'ils ne sont pas agréables ? Pourtant tu en redemandes à ce que je vois...

Ces paroles à peine prononcées, elle ne lui laissa pas le temps de répondre et prit de nouveau possession de sa bouche. Obéissant à la pression du bel éphèbe sur ses hanches, elle se laissa glisser au pied du mur avec cette exquise sensation de fondre pour laisser place au plaisir. Quand ils se retrouvèrent au pied du mur, une petite pensée amusée traversa l'esprit de la jeune femme : et si un élève voire un prof ou même pire, la dirlo passait par là et les voyait dans cette position, sa belle prise risquait de regretter amèrement de n'avoir pas gardé ses principes débiles ! Mais cela ne se passa pas, malheureusement vu la suite. En effet, alors que ça commençait à peine à devenir intéressant, sa savoureuse proie s'échappa de son filet. En simplifié, il la laissa à terre et se releva en la fusillant du regard. Qu'est-ce qu'elle avait fait ? Sous le coup de la surprise, elle resta sans bouger, les yeux écarquillés de surprise. Elle ne serait pas aussi belle que ça lui aurait donné une tête de merlan frit. En tout cas, elle fut carrément outrée par la phrase qu'il lui balança à la figure. Des gens qui ne veulent pas ? Comme s'il n'avait pas pris son pied pendant ce baiser ! Trop choquée pour pouvoir dire un mot, elle se leva pendant que le prof(iteur) commençait déjà à s'en aller. Alors qu'elle s'apprêtait à lui balancer sa manière de penser à la tête avec toute la violence que la miss faisait preuve lorsqu'elle était en colère, un détail retint son attention. Alors, son expression pleine de rage laissant place à un sourire sarcastique elle lança :

- J'serais toi j'me promènerais pas comme ça si t'y tiens tant à ta réput' !

Pourquoi cette remarque ? Et bien le beau jeune homme avait la bouche toute barbouillée de rouge à lèvres et ça, quand on rentrait dans le domaine des profs, c'était pas super ! Mais d'ailleurs, il y avait un p'tit truc qu'elle avait "oublié" de lui dire... Parce que la salle, il pouvait la chercher longtemps ! Et même si, malgré le fait qu'elle l'ai emmené très loin de cette salle, il la trouvait, il aurait quand même quelques problèmes. Et c'est donc avec un sourire machiavélique qu'elle lui lança, alors qu'il allait tourner pour sortir du couloir sombre :

- Et puis de toute façon on est samedi, la salle des profs est fermée le samedi ! Normal, y a pas cours !

Autant dire que le pauvre Junko s'était complètement fait roulé... Mais après tout il lui avait demandé de lui montrer la salle des profs, jamais si celle-ci était ouverte ! Et, si elle avait fait un détour, elle comptait tout de même l'y amener. Salope, oui, mais honnête ! (ou presque...)

Junko laissa parler la jeune femme lorsqu'elle lui répondit qu'elle était étonnée alors qu'il en redemandait. Mais il se sentait plus fort, cette fois-ci, que la demoiselle. Il savait où il voulait en venir quand il l'embrassait de nouveau. Pour une fois qu'il ne se sentait pas complètement débordé... Tout ce qu'il avait prévu s'executa sans difficulté et lorsqu'il se releva pour la laisser plantée là, par terre, elle se releva doucement, alors qu'il était déjà éloigné de quelques mètres... Il marchait d'un pas assuré, content du coup qu'il venait d'executer. Malheureusement, il pensait qu'elle allait être trop déstabilisée pour dire quoi que ce soit et qu'il allait pouvoir chercher sa petite salle tranquillement. Mais non. Il entendit de nouveau sa voix assurée, comme si elle avait prévu de la voir réagir ainsi. Elle parraissait elle aussi sûre d'elle... Alors... L'un des deux jeunes gens se trompaient... Junko était persuadé que là, il ne pouvait pas avoir tort. Il avait pensé à tout. Si jamais elle lui courrait après pour le rattraper, c'était facile de la semer, en tant que prof de sport... Si elle le laissait comme ça, il pourrait partir tout seul pour trouver ce qu'il cherchait depuios maintenant longtemps. Mais la voix assurée de la jeune femme retentissant dans le sombre couloir le fit stoper sa marche. Il l'écouta attentivement mais ne scilla pas. Il ne tourna même pas la tête. Il ne fit rien qui aurait pu trahir son apréhension. Il se remit à marcher lentement et alors qu'il allait tourner dans le couloir où ils étaient quelques minutes avant, il entendit de nouveau cette voix retentir. Il se mordit la lèvre inférieur en l'entendant et se rendit compte qu'il n'avait même pas fait attention à ça. Ne voulant pas que la jeune femme sache qu'il se sentait ridicule, il ne se retourna pas et ne lui dit pas le moindre mot. Il tourna à l'angle du couloir et retira sa veste. De quoi voulait bien parler la bimbo brune ? Il avait quelque chose d'incorrecte dans sa tenue ? il ne vit rien alors la remit, puis tenta de regarder sur l'arrière de son pantalon, après avoir examiné avec attention le devant. Finalement, ne trouvant rien de suspect, il se dit que c'était juste pour luii faire peur. Il continua dans le couloir, lui éclairé et arriva dans le hall. Là, il y avait beaucoup de jeunes. Il marchait la tête haute mais sur son passage, plein de jeunes gens riaient. Il ne savait pas pourquoi et ça l'enervait. Il avait décidé de retourner chez lui, dans sa supère villa où, là au moins, il n'allait sûrement pas être dérangé. Il arriva dans le RER et il remarqua qu'on le regardait avec des grands yeux... Gêné, alors qu'il passait devant une vitre, il se regarda dedans et aperçu les traces de rouge à lèvres de la jeune femme s'étaler sur ses lèvres et dépasser même... Surpris, il se mordit même la langue et s'empressa de tout nettoyer avec le revers de sa manche gauche. Apparamment, c'est un truc water-ploof parce qu'il partait avec difficulté. après maintes efforts, il réussit à enlever ce qu'il voyait dans la vitre. Mais cette dernière était tellement sale qu'on n'y voyait que dalle et qu'il n'avait pas tout enlevé en réalité. Mais il ne le savait pas. Il prit le RER et marcha quelques minutes avant d'arriver devant sa maison rien qu'à lui... Il poussa le portillon exterieur et entra dans l'enceinte de chez lui...